Publié le samedi 30 novembre 2024
Camarades,
C’est avec une immense peine et tristesse que nous avons appris la terrible nouvelle le matin du 26 novembre, du décès de Gilles Devers.
Le secrétariat international de la CNT exprime ses sincères condoléances à son fils Manuel, ainsi qu’à toute sa famille, ses proches, collègues, et ami.e.s, en France et à travers le monde.
Avocat depuis de nombreuses années du Front Polisario, il a permis les dernières victoires magnifiques pour le peuple sahraoui à la Cour de Justice de l’Union Européenne.
Avocat pour la Palestine, il est à l’origine de la plainte qui avait été déposée pour génocide à la Cour Pénale Internationale, et des victoires de cet été à la Cour internationale de Justice, ainsi que du mandat d’arrêt international contre Netanyahou.
Depuis début 2024, en lien avec les camarades Kanak de l’USTKE et du FLNKS, il a œuvré avec son cabinet pour le respect du droit à l’autodétermination du peuple Kanak. Mandaté par le FLNKS il a sollicité l’éminent Marcelo Kohen pour un avis de droit international sur la situation en Kanaky-Nouvelle Calédonie et la légalité du projet de dégel du corps électoral. Avis qui apparaît comme une référence sans égale à l’heure actuelle.
Nous connaissions Gilles de longue date, attaché au partage, il nous a beaucoup appris, et s’est toujours rendu disponible pour toute question, ou invitation.
Il a répondu présent plusieurs fois à la semaine anticoloniale et antiraciste à la quelle la CNT participe au comité d’organisation, ses interventions étaient très appréciées arrivant à expliquer le droit international à portée de toutes et tous.
Il était impeccable professionnellement et humainement, rigoureux, lucide, tellement généreux et plein d’humour, toujours rassurant, confiant et déterminé à mettre à genou les puissants de ce monde, nous étions proche sur une défense de classe et toujours du côté des opprimés et des peuples pour leur libération face aux puissances coloniales.
Il a toujours mis en avant le droit international comme un outil important dans les luttes anticoloniales mais tout en insistant de ne pas oublier que la liberté des peuples ne se gagne pas dans des tribunaux, le juridique n’est qu’un appui à un rapport de force sur le terrain construit par les premiers concernés dans la lutte.
Il a mené les combats jusqu’au bout, pour de grandes causes, comme pour des particuliers, ou pour sa vie face à la maladie. La transmission était un élément essentiel de son travail, et il a su assurer avant son départ que les combats juridiques se poursuivent, notamment avec son fils Manuel, avec qui il a travaillé depuis une quinzaine d’années et ensemble ils ont pu plaider dans des tribunaux internationaux. Il a su former énormément de personnes. Nous saluons tout ce travail.
Gilles nous manquera énormément comme à beaucoup de monde, l’élan de solidarité rassemblant le soir de son décès des personnes de multiples horizons devant son cabinet à Lyon en est bien l’image.
Rien pour ce mois