Publié le mercredi 25 juin 2008
La Confédération nationale du travail-France tient à exprimer tout son
soutien à ses camarades de l'Union Générale des Etudiants Burkinabés(UGEB)
et de l'Association Nationale des Etudiants Burkinabés (ANEB), victimes
d'une répression digne des dictatures les plus féroces le mardi 17 juin
2008.
Nous dénonçons l'atteinte aux libertés d'expression, d'organisation
et de manifestation et la violation des droits syndicaux par le
gouvernement Compaore.
Aux côtés de nos camarades syndicalistes étudiants burkinabés, nous
exigeons :
· la libération sans condition des étudiants arrêtés ;
· le départ sans condition des forces de l'ordre du campus ;
· un traitement diligent et sérieux des platefromes revendicatives des
étudiants.
Nous soutenons leur marche demain jeudi 26 juin en direction de la
présidence de l'UO, dans le but d'amener les autorités à se pencher
sérieusement sur leurs justes et légitimes revendications.
Fait à Paris, le 25 juin 2008
Le secrétariat international de la CNT-F
CONFERENCE DE PRESSE DU 23-06-08 SUR LA SITUATION A L'UO
Déclaration liminaire
Mesdames et messieurs les journalistes,
Camarades étudiantes et étudiants,
Le Comité exécutif de l'ANEB voudrait d'abord vous remercier pour avoir
accepté son invitation pour échanger autour de la situation qui prévaut
actuellement à l'Université de Ouagadougou(UO).
Le mardi 17 juin 2008, l'UO a été le théâtre d'un affrontement entre les forces
de l'ordre et les étudiants. A l'origine, il s'agissait une marche pacifique
organisée par les corporations ANEB des Unités de formation et de recherche
(UFR) en sciences de la vie et de la terre (SVT) et en sciences exactes et
appliquées SEA) en direction de la présidence de l'UO pour revendiquer de
meilleures conditions de vie et d'étude.
Auparavant, les autorités universitaires interdisaient un sit-in et une marche
pacifique des programmés par les deux corporations respectivement le mercredi
04 juin pour l'UFR SEA et le vendredi 06 juin pour l'UFR SVT, de même
qu'une marche commune des deux corporations le 12 juin sans motivation
aucune. Le Comité exécutif a suivi de bout en bout les différentes étapes de la
lutte des étudiants. Cette fois-ci, les autorités universitaires ne se sont pas
limitées à l'interdiction de la manifestation. Elles ont fait descendre les forces de
l'ordre sur le campus (gendarmes et CRS) de même que les forces de défense,
c'est-à- dire les éléments du régiment de sécurité présidentielle (RSP) du
tristement célèbre conseil de l'entente. Il s'en est suivi une répression féroce.
Jets de gaz lacrymogènes, rafales nourries de balles blanches, tirs à balles
réelles, bastonnades, chasses et arrestations d'étudiants, etc. ont été les méthodes
usitées par les hommes en treillis face à des étudiants aux mains nues.
Vous le
savez sans doute, depuis quelques temps les étudiants des UFR SVT et SEA,
sous la direction de leurs corporations ANEB, ont engagé des actions sur le
terrain afin d'amener les autorités à trouver des solutions idoines à leurs justes
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et légitimes revendications. Ils ont en effet soumis depuis février 2008, des
plates formes revendicatives à leurs autorités administratives. Ces plates formes
sont à une virgule près identiques, ce qui n'est pas étonnant puisqu'il s'agit
d'une même faculté (ex-FAST) qui a été scindée en deux à la faveur de la
refondation.
En rappel, sous la pression des étudiants, le président de l'UO a reçu tour à tour
les corporations en charges de ces préoccupations le 19 mai. Malheureusement,
les étudiants sont sortis plutôt déçus de ces rencontres : le Président, tout en
reconnaissant la justesse des plates formes, s'est montré peu précis dans ses
propositions au point que les étudiants ne savent pas quand ils pourront
s'attendre à un début de solution. Ainsi, lors de l'Assemblée générale du
vendredi 14 juin, les étudiants des deux UFR ont traité les réponses de la
rencontre du 13 juin encore d'imprécises. Face à la détermination des étudiants,
le Président a vite fait de changer son fusil d'épaule : de président ouvert au
dialogue, il a multiplié les actes de menaces et de répression.
Outre ces actes de menaces et de répression, le président tente de monter les
enseignants contre les étudiants en transformant certains points de revendication.
Pour diviser les étudiants, il essaie de montrer qu'il y a un groupuscule qui veut
hypothéquer l'année académique avec des revendications irrationnelles.
En plus de ces manoeuvres malsaines, les autorités tentent de donner des
informations qui ne concordent pas avec les faits que les étudiants ont vécu le
mardi 17 juin. Le bilan provisoire que l'on peut faire de la situation est le
suivant :
· 34 blessés dont 3 graves ;
· 62 détenus, dénombrés avec l'aide du MBDHP que nous avons saisi, dont
35 ont été déférés à la MACO pour très probablement être jugés le mardi
24 juin.
Vue la situation, le comité exécutif a décrété 48 heures de grève les mercredi 18
et jeudi 19 juin 2008 pour :
· Protester contre la violation des franchises universitaires ;
· Exiger la libération sans délai des tous les étudiants arrêtés ;
· Exiger le traitement diligent et sérieux des PFR de nos camarades des
UFR SVT et SEA.
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Ainsi, en Assemblée générale le 19 juin, les étudiants ont encore décidé
d'observer 48 heures de grève les 20 et 21 juin pour :
· Exiger la libération sans condition des étudiants arrêtés ;
· Exiger le départ sans condition des forces de l'ordre du campus ;
· Exiger un traitement diligent et sérieux des PFR de nos camarades de
SEA et SVT.
Voici, de façon succincte, mesdames et messieurs les journalistes, camarades
étudiants et étudiantes, ce qui se passe à l'UO. Le comité exécutif tient à dire
aujourd'hui que les étudiants de l'UO en ont assez des actes barbares, des
manoeuvres dilatoires et des duperies. Nous voulons des réponses concrètes aux
revendications posées.
Dans les jours à venir, d'autres actions vont être menées, à commencer par la
marche du jeudi 26 juin en direction de la présidence de l'UO, dans le but
d'amener les autorités à se pencher sérieusement sur nos justes et légitimes
revendications.
Voila, mesdames et messieurs les journalistes, le point que le Comité exécutif de
l'ANEB voulait faire avec vous sur la situation qui prévaut au sein de l'UO.
Nous sommes à votre disposition pour répondre à d'éventuelles questions.
Fait à Ouagadougou, le 23 juin 2008
Le Comité Exécutif
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