Secrétariat international de la CNT

Bénin : YAYI doit démissionner tout de suite !

Publié le samedi 14 novembre 2009

Jeudi 29 octobre 2009, comme prévu, la marche retenue par la Coordination des syndicats et travailleurs en lutte contre l'incapacité du gouvernement de YAYI Boni à satisfaire les exigences populaires a eu lieu.

Elle a été précédée par un meeting à la place de l'Etoile rouge où Gaston K. AZOUA a tenu à féliciter les initiateurs et les participants à la marche avant de se retirer.

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Cotonou a résonné aux clameurs de rejet du régime de YAYI Boni : "YAYI Boni démission ! KOUPAKI démission ! YAYI Héloué-é !" Voilà l'écho qui a dominé la journée d'hier et qui s'est répandu de Cotonou à travers tout le pays en passant par Porto-Novo à l'Est, Calavi au centre, Ouidah et Djakotomé à l'Ouest.

Plusieurs milliers de travailleurs, de femmes, de jeunes déterminés et aguerris ont marché pour signifier au tyran YAYI qu'il est temps qu'il s'en aille. Les provocations multiples et multiformes orchestrées sur l'itinéraire par quelques soldats zélés n'ont pu intimider les protestataires, au contraire !

Elles ont plutôt galvanisé la ferveur révolutionnaire des troupes de la Coordination des syndicats et travailleurs en lutte conduites avec doigté par le Général IKO (comme aiment à l'appeler affectueusement ses camarades de lutte) et ses collaborateurs à la tête de la Coordination. Coïncidence heureuse qui traduit le niveau élevé du rejet populaire du régime tyrannique de YAYI, d'autres acteurs manifestaient leur désaveu du pouvoir affameur et liberticide : les Zémidjan de l'UD-COZEB marchaient sur le ministère de l'Intérieur pour dénoncer la torture contre neuf (9) Zem enfermés à la prison civile de Cotonou depuis le 12 octobre 2009 aux cris de "YAYI Héloué-é ! YAYI Ahan-noumounon !" pendant que les contractuels du SYNECOB dirigeaient leur ras-le-bol sur le ministère de la Fonction publique.

Les protestations ont donné lieu à une kermesse chaleureuse où les combattants se croisant fortuitement sur les artères de Cotonou se congratulent et se revigorent le moral, assurés que dans le combat ils sauront réaliser bientôt pratiquement le mot d'ordre scandé toute la journée durant et qui est YAYI démission ; ce qui ne signifie rien d'autre que le renversement du pouvoir de YAYI.

L'enthousiasme des manifestants, la force et la fermeté dans les slogans ont suscité l'admiration des populations. On doit même dire qu'il y a eu une contagion d'enthousiasme : les échos revenaient de part et d'autre que YAYI doit partir du pouvoir tout de suite ; que battu moralement par des clameurs aussi vives qui lui parvenaient à domicile, le tyran n'a pu sortir de sa résidence de Cadjèhoun, en tout cas pas avant 15 heures.

Vrai ou faux, ce qui est avéré demeure qu'à la hauteur de Cadjèhoun, non loin de la résidence de YAYI Boni, un garde en veste surgit pour signifier arrogamment aux manifestants une interdiction du passage du cortège protestataire en ces lieux. Devant la résistance des combattants ainsi ulcérés et comme si cela ne suffisait pas, deux autres gardes cette fois-ci mitraillettes au poing débarquent pour appuyer l'inadmissible provocation. La colère des manifestants se décuple.

Il y eut fallu de peu pour que les manifestants bondissent sur les provocateurs en armes de YAYI Boni. Tant bien que mal, les responsables appellent à ne pas céder à la provocation et à rester vigilants.

Cause entendue et la marche dévie sur l'axe gauche de la voie, du côté longeant le complexe scolaire de Cadjèhoun. A peine atteint la hauteur des PTT de Cadjèhoun, nouvelle provocation. Des gardes postés armes au poing intiment l'ordre aux marcheurs d'aller emprunter la voie conduisant à la morgue du CNHU (oui ! vous avez bien compris par l'ONEPI, le Collège Aupiais puis le Champ de Foire, etc.) pour rejoindre le ministère du Développement.

Résistance ferme des manifestants. Là, un des gardes, poussé par on ne sait quel excès de zèle, manipule son arme qu'il braque. La foule lui réplique sèchement : "Vous voulez tirer non ? Tirez donc et on vous déchire tout de suite". Les zélés sont débordés par la détermination des marcheurs mais s'entêtent quand même à demander aux manifestants de changer de parcours. Il faut alors dire leurs faits à ces petits voyous armés !

De main de maître, IKO organise une pause des troupes de la Coordination et prend la parole. Il fustige les provocateurs. Aux manifestants, il ordonne de n'agir que sur ses recommandations. Les manifestants observent la discipline qui renforce leurs rangs et leur supériorité morale contre les soldats zélés.

Une animation circonstancielle réchauffe la ferveur révolutionnaire des combattants : chants et slogans s'élèvent dans les hauteurs. En termes clairs, précis et concis, ils énoncent que "YAYI doit partir pour qu'il y ait la paix ; les gens qui font comme lui partent toujours" (allusion à peine voilée à l'autocrate KEREKOU). Ainsi, gonflés à bloc, les manifestants poursuivent leur route.

Quelque temps après, encore une provocation d'un autre soldat zélé qui interdit aux manifestants d'entrer dans le ministère du Développement et a même le culot de dégainer. Alors, réplique cinglante de IKO : "Ne dégaine pas ! Range ton fusil !"

Le zélé commandité s'exécute tout penaud et se range arme au pied. Mais comme s'il était victime d'un certain dérangement, le même énergumène de soldat zélé enlève aussitôt sa ceinture pour tenter de battre des manifestants. Il lui sera de nouveau ordonné de ranger immédiatement sa ceinture et il s'exécutera de même et, cette fois, dans la désapprobation de certains de ses compagnons.

C'est le lieu de dire que cette désapprobation fait honneur aux soldats qui se désolidarisent des zélés et qui comprennent ainsi que leur cause est commune avec celle du peuple dont ils détiennent les armes. Du reste, les dernières rencontres du Chef de l'Etat avec les hommes en armes dans l'Ouémé, à Parakou comme à Cotonou ont montré comment il se soucie peu de leur sort et c'est à juste titre qu'ils l'ont conspué partout. Alors avis aux zélés.

Ainsi donc les manifestants ont déjoué les complots de YAYI par soldats zélés interposés et la marche a abouti au ministère du Développement. KOUPAKI est curieusement absent. Il envoie le Secrétaire Général adjoint du ministère accueillir les manifestants. Au nom de la Coordination, moïse SEDJRO élève une vive protestation contre ce comportement injurieux pour les manifestants mais honteux et irresponsable pour son auteur qu'est KOUPAKI.

Après quoi des communiqués divers sont donnés à l'assistance notamment l'annonce de la prochaine marche de la Coordination pour le 12 novembre 2009, l'invitation à l'Assemblée générale extraordinaire de l'INIREF pour le samedi 31 octobre 2009 à 9 heures à la place AGORA du CPA sous le thème : « Préparer de façon pratique l'émancipation des peuples du Bénin ».

Ensuite, IKO lit la motion et réitère la condamnation du mépris que KOUPAKI et YAYI affichent vis-à-vis des revendications des travailleurs. Il leur rappelle que la Constitution autorise de marcher partout, y compris sur la Présidence de la République et que YAYI se le tienne pour dit !

Confortés par les rendez-vous pris et par la conviction renforcée que YAYI doit partir, les manifestants se dispersent dans l'ordre pendant que le Bureau de la Coordination se retire à la Bourse du Travail pour y tirer les leçons en vue d'une meilleure organisation des manifestations futures.

Au total, la marche du 29 octobre a soulevé les acteurs et tout le peuple d'enthousiasme dans la conviction que le combat appelle à déposer le pouvoir de YAYI Boni pour l'émancipation des travailleurs et des peuples, ce qui s'appelle révolution.

Fait à Cotonou, le 30 octobre 2009

- Reportage réalisé par Epiphane AKONOU
(Membre du SYNECLOS),
- Reportage approuvé par Paul E. IKO
(Président du CCCA et Membre du Bureau de la CSTL).

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