Publié le lundi 23 avril 2018
Dans le Combat syndicaliste de septembre 2017 (n°426), nous vous présentions la répression physique du G20 à Hambourg. Aujourd’hui, c’est l’heure de la répression judiciaire...
En juillet 2017, le G20 à Hambourg a été l'occasion d'une violence policière d'un niveau de répression exceptionnelle afin d'intimider et criminaliser les mouvements de gauche qui se sont opposés à ce sommet. Avec comme bilan, de nombreux blessés et plusieurs centaines d'arrestations. Une trentaine de personnes, majoritairement des militants étrangers, ont étés maintenues en arrestation préventive pendant plusieurs semaines, sans preuve et parfois sans accusation contre elles (36 le 27/07, 26 le 30/08) . Certains se trouvent encore en prison à l'heure de la rédaction de cet article.
À la suite du G20, les médias de masse ont appelé à la chasse au « casseurs violents », que de nombreux politiciens n'hésitent pas à qualifier de « terroristes », afin de mettre en place des expulsions de squats et des centres culturels de gauche. La police a utilisé cette couverture médiatique pour publier 144 photos de « casseurs non identifiés » par la télé et sur internet, afin d'obtenir de l'aide à la poursuite de militants anti-G20. Un appel à transmettre des vidéos et photos privées à la police pour soutenir les investigations. Le 5 décembre, la police annonçait avoir encore 3000 enquêtes liées au G20 en cours et fin janvier elle annonçait vouloir étendre les investigations dans d'autres pays européens, en particulier l'Espagne et l'Italie d'où venaient de nombreux manifestants. Durant ces investigations, plusieurs vagues de perquisitions dans des centres culturels et dans des appartements privés ont eu lieu, avec une saisie systématique de tous les supports informatiques (ordinateurs, clés USB, CD etc.). Le but affiché était le renseignement sur les réseaux et l'organisation internationale de la gauche.
Les jugements déjà prononcés sont également très sévères. Par exemple, Peike S., la première personne condamnée dans le cadre du G20, a reçu 2 ans et 7 mois de prison pour avoir, soi disant, jeté deux bouteilles en direction de la police. Avec pour seule preuve deux témoignages de policiers. L'exemple probablement le plus connu est le procès de Fabio. Bien qu'aucune preuve ou charge ne soit retenue contre lui, en dehors de ses opinons politiques, il n'aura été libéré que contre une caution de 10 000 euros, et l'obligation de pointer trois fois par jour dans un commissariat à Hambourg. En plus de jugements très sévères pour des faits ridicules, les procès liés au G20 sont caractérisés par des constructions et par des témoignages produits et convenus par la police.
Avec le G20, la répression en Allemagne a atteint un nouveau niveau dont beaucoup de militants sont victimes. Ainsi le Sondereinsatzkommando (SEK – commando spécial), avant seulement impliqué dans des prises d’otage et opérations spéciales contre des terroristes, se montre maintenant dans le contexte de manifestations antifascistes. Les possibilités de surveillance et de fouille dans la vie privée de tout le monde continuent de grandir et les peines deviennent de plus en plus lourdes. Citons ici une peine de 2500 euros pour participation à un sit-in contre l'AFD (parti d’extrême droite) à Düsseldorf ; les 8800 euros d'amende contre deux militants qui ont appelées à bloquer des manifestations de nazis ; ou encore 2 ans de prison ferme pour utilisation d'un mégaphone dans une manifestation antifa au moment d'une attaque par la police.
La répression nous vise tous et cherche à écraser toute résistance contre le système capitaliste meurtrier qui domine actuellement notre planète. C'est à nous de nous y opposer pour créer un monde plus libre et où les gens pourront vivre dignement.
La solidarité est notre arme !
Le GT Europe
Plus d'informations, des appels à la solidarité et des dates de procès :
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Sujet : „G20“
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Sujet „United we stand“
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Article publié dans Le Combat Syndicaliste n°433 (Mars 2018)
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