Publié le dimanche 14 mars 2010
Le 9 mars 2010, les enseignants syndicalistes du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) ont décidé de suspendre leur grève. Massivement suivie dans tout le pays, cette grève aura duré quinze jours. Les revendications des grévistes portaient notamment sur le régime indemnitaire, la gestion des œuvres sociales et les conditions de travail (salaires dérisoires, suivi des enseignants par la médecine du tra-vail…).
Le CISA, qui a pu recueillir le témoignage de nombreux syndicalistes, tient à faire connaître et à dénoncer les pressions inadmissibles et illégales auxquelles ils ont été soumis de la part du pouvoir pour les contraindre à reprendre le travail : ponctions sur les salaires, menaces de « retrait d'agrément » du Cnapest (alors qu'au regard de la loi, l'agrément du gouvernement n'est pas nécessaire pour fonder un syndicat), menaces de radiation massive des grévistes (mais où trouver dès lors près de 50 000 enseignants ? Cela montre le peu de cas que le pouvoir fait de la qualité de l'enseignement).
La grève a enfin été déclarée « illé-gale » par une cour d'Alger aux ordres (là encore, décision elle-même totalement illégale).
Jusqu'à présent, le pouvoir s'était contenté d'ordonner l'arrêt de certaines grèves, et cela dans l'illégalité encore. Mais face à cette grève particulièrement déterminée, l'escalade des pressions a atteint un sommet avec des menaces directes formulées par des officiers de la police politique (le DRS, Département de renseignement et de sécurité, ex-sécurité militaire) sur les responsables du Cnapest. Ces activités de basse police montrent que le pouvoir algérien entend toujours gérer les conflits sociaux par l'intimidation et la violence.
Le CISA constate donc une escalade dans le harcèlement et la répression que subis-sent les syndicats autonomes algériens et, plus généralement, toutes les forces qui luttent pour plus de démocratie et de justice dans le pays. Le CISA dénonce fermement les manœuvres des appareils sécuritaires et notamment de la police politique, visant à bri-ser une grève à la fois légitime et légale.
Ces pressions révèlent à nouveau, s'il en était besoin, la nature du pouvoir réel en Algérie, détenu par les chefs d'une police politique qui instrumentalise un gouverne-ment et une justice aux ordres, et qui n'hésite pas à leur faire bafouer ouvertement les lois d'une « démocratie » de pure façade.
Le CISA réaffirme son soutien sans réserve aux syndicats autonomes algériens.
Le Comité de Soutien au Syndicalisme autonome Algérien
(Comité qui regroupe entre autre des syndicats de lutte en Algérie mais aussi Solidaires , la CNT et la CGT espagnole).
Rien pour ce mois