Publié le mercredi 2 avril 2014
En 2006 à Las Heras , province de Santa Cruz, un soulèvement populaire a eu lieu lors d’une grève contre les bas salaires, les CDD et contrats d’intérim, ainsi que contre une double convention collective qui permet l’embauche de salariés du pétrole à des salaires inférieurs à ceux pratiqués jusque-là. Cette convention favorise le dumping salarial légalisé et est soutenue par le gouvernement et les bureaucraties syndicales aux ordres des multinationales.
Dans cette région pétrolière, le comble est que le coup du chauffage est la principale dépense, due à la rudesse des conditions climatiques et à l’exploitation éhontée qui rend le prix des produits de première nécessité plus élevé que dans les grandes villes argentines. Suite à l’arrestation d’un leader de la grève, Mario Navarro, de la violence de l’intervention policière et de la répression, des affrontements ont eut lieu avec la police au cours desquels un policier a été tué.
Bien que le tribunal de Caleta Oliva ait été incapable d’éclaircir les circonstances de la mort de celui-ci il a prononcé le 12 décembre 2013 neuf condamnations dont quatre à perpétuité, l'un des condamnés étant mineur au moment des faits. Les autres ont été condamnés à des peines de quatre à cinq ans pour complicité et violence en réunion. Cette condamnation pour l’exemple fait suite à des tortures subies pendant les trois années de détention préventive et justifiées par le procureur Ariel Candia Cortés au nom de la recherche de la vérité.
Des pressions à l’encontre des familles et des avocats des travailleurs emprisonnés ont également eu lieu. Un des condamnés qui n’était même pas présent lors du soulèvement, a raconté comment il a été victime de fausses tentatives d’assassinat, pistolet sur la tête et gâchette pressée à vide, étouffements et coups. Les faits n’ayant malgré cela jamais été élucidés cette condamnation apparaît pour ce qu’elle est, un cadeau fait aux policiers de Santa Cruz et aux entreprises pétrolières.
Ces pratiques rappellent celles de la dictature qui ensanglanta l’Argentine jusqu’en 1983. Les condamnations étant par ailleurs les plus lourdes prononcées depuis cette date n’ont qu’un but : décourager la lutte sociale. Les travailleurs comparaissaient libres et n’ont pas été incarcérés tant que la sentence n’est pas confirmée. Un large mouvement se met en place en Argentine et internationalement pour demander leur acquittement.
Rien pour ce mois