Publié le jeudi 13 novembre 2008
L'accession de Barack Obama à la tête des États-Unis crée des folles attentes, loin
d'être justifiées. Petit rappel à l'ordre et à la réalité le concernant.
Les Américains l'ont massivement choisi, principalement par rejet de Bush et de sa
clique et son arrivée, -en tant que métis et non pas noir -à la Maison Blanche n'a
pas été sans émotion. Certes, il apporte un peu de réconfort à tous les
afro-américains, descendants de ceux qui n'ont perdu leur statut d'esclave qu'en
1865, avant de subir la ségrégation, raciale, jusque dans les années 60 et sociale,
jusqu'à maintenant. Cela n'est pas rien, mais on ne se nourrit pas de symbole et
d'eau fraîche. Et le racisme n'a malheureusement pas perdu sa force d'un seul coup
dans ce pays.
Barack Obama, qui ne vient pas du peuple et encore moins de la classe ouvrière noire
américaine (son père venait d'une grande famille de la bourgeoisie kenyane), n'a pas
dit ce qu'il comptait faire pour les jeunes afro-américains, dont 1 sur 9 est
derrière les barreaux.
Il ne représente pas ceux qui bossent dans les usines automobiles de Détroit, vivent
dans les ghettos de Los Angeles ou de Philadelphie et croulent sous les dettes et
les emmerdes, comme les Latinos ou d'américains blancs, victimes de la crise du
capitalisme financier. Il ne leur viendra pas en aide.
Barack Obama a apporté tout
son soutien au fameux plan Paulson qui accorde 700 milliards aux patrons US pour la
crise, y compris à ceux qui ont joué avec la crédulité des gens. Or, ce plan n'offre
pas un centime aux deux millions de personnes qui ont perdu leurs maisons et encore
moins à tous ceux qui payent les incohérences de ce système qui entend faire
partager les pertes à la communauté et garder les profits pour les riches.
Non,
Obama ne peut pas, ou plutôt ne veux pas faire ce geste envers les classes
populaires.
Alors Yes we can or No we can't ?
Sur les assurances maladies dont 40
millions d'américains en sont privés, il ne se
distinguera pas non plus de ses prédécesseurs. Il en va de même pour la peine de
mort, qu'il défend à tout prix.
En fait, l'ancien travailleur social n'est pas le leader d'un autre monde, plus
juste, plus équitable.
Il est devenu le chef de la plus grande puissance
capitaliste mondiale, soucieuse de ses intérêts et de sa domination.
La grande
bourgeoisie américaine ne s'y est pas trompée. A Wall Street, on a depuis longtemps
opté pour le métis de Chicago en lui fournissant les plus grosses sommes d'argent
pour sa campagne. Car les patrons US pensent qu'il sera le plus à même à faire
accepter de nouveaux sacrifices aux travailleurs américains, bercés de l'illusion
d'un changement, parce que c'est un « frère ».
Le changement, on a du mal à le voir aussi, en terme de politique étrangère,
contrairement à ce qu'ont prétendu un certain nombre de média. Son équipe restreinte
à la Maison Blanche vient en grande partie de l'époque de Bill Clinton.
En outre,
Barack Obama veut tendre la main aux réactionnaires et conservateurs républicains.
Il a notamment fait des appels du pied à Colin Powell, tristement connu pour avoir
dirigé sur le terrain la première guerre du Golfe et participé au mensonge des armes
de destruction massive en Irak.
En résumé, Barack Obama, c'est un peu mieux que Mc Cain et l'intégriste Sarah Palin.
Il change un peu des milliardaires texans à la Maison Blanche, mais pas d'illusions
à se faire ici. Et plus que jamais la lutte est la seule voie possible pour imposer
de réels changements. Et ça on peut le faire !
DUSLAM, SI de la CNT.
Rien pour ce mois