Publié le lundi 16 mai 2016
En ce jour anniversaire de la disparition du camarade de l'ANDCM (Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc), Moustafa El Hamzaoui, enlevé et assassiné par la police marocaine le 16 mai 1993, nous exprimons notre entière solidarité aux actions menées depuis de nombreuses années par l'Association Nationale des Diplômés Chômeurs du Maroc.
Nous soutenons la demande de l'ANDCM pour que le lieu où a été enterré Moustafa El Hamzaoui soit rendu public et que justice soit faite sur cet assassinat ainsi que celui de Kamel El Hasnaoui, militant du mouvement du 20 février et de l'ANDCM, poignardé le 27 octobre 2011.
Depuis plus de 20 ans que l'ANDCM lutte pour un droit au travail et contre l'exploitation et la répression. Nous soutenons la demande de reconnaissance légale de l'association.
Aujourd'hui nous saluons l'ensemble des camarades de l'ANDCM qui continuent de résister en menant leur combat aux côtés des travailleur-euse-s, des syndicalistes, des étudiant-e-s, des militant-e-s des droits humains, des enseignant-e-s stagiaires et du mouvement du 20 février pour de meilleures conditions de vie, une liberté d'expression, politique, le droit syndical et la dignité au Maroc.
Dans l'omerta totale, avec le soutien de pays tels que la France en premier lieu, le pouvoir marocain continue de mener sa politique totalitaire. Aujourd'hui plus de 200 prisonnier-ère-s politiques sont enfermé-e-s, torturé-e-s, avec des procès préfabriqués, des peines de prison qui peuvent être très lourdes de plusieurs années, pour la plupart pour s'être simplement mobilisé-e-s contre la précarité et pour de meilleures conditions de vie, une justice sociale et la dignité. Cette répression touche l'ensemble des personnes qui osent élever la voix et surtout s'organiser collectivement pour résister, qu'ils/elles soient simples habitant-e-s mobilisé-e-s, travailleur-se-s, syndicalistes, étudiant-e-s, défenseur-e-s des droits humains, journalistes indépendant-e-s...
Et ne l'oublions pas le pouvoir marocain mène une poilitique qui assassine aussi aujourd'hui en toute impunité ! Plusieurs prisonnier-ère-s politiques sont morts ces dernières années dans les geôles marocaines, suite à des mauvais traitements. Il y a quelques semaines encore, Ibrahim Sika, militant de Guelmim, diplômé chômeur, a été arrêté en se rendant à un sitt-in des chômeurs en lutte. Détenu avec de fausses accusations, il subit des tortures, se met en grève de la faim, et décèdera deux semaines plus tard ! Encore un mort pour qui la famille réclame sans relâche une enquête indépendante, la vérité et une justice !
La CNT-F et l'AMDH Paris/Ile de France, dénoncent cette situation macabre, exigent des enquêtes indépendantes sur les circonstances de ces décès, et la libération de tous les prisonnier-ère-s politiques !
Nous exigeons aussi l'arrêt immédiat des poursuites pour tous les militant-e-s inculpé-e-s et pour celles et ceux qui attendent le déroulement de leur procès. Nous dénonçons, et demandons à ce titre l'annulation du procès politique des sept défenseurs des droits humains et journalistes qui passeront le 29 juin prochain, accusés d' « atteinte à la sûreté de l'Etat » et qui risquent plusieurs années de prison.
Comme chaque année le 16 mai est un jour de rassemblement national des chômeur-se-s marocain-e-s et défenseur-e-s des droits humains jusqu'à la ville de Khenifra, ville d'origine de Moustafa El Hamzaoui, pour réclamer vérité et justice, et chaque année nous le savons ce rassemblement se fait sous état de siège par l'armée marocaine ! Nous sommes pleinement à vos côtés dans ce rassemblement !
Cette journée du 16 mai a été déclarée journée internationale de lutte contre le chômage et la précarité. A ce titre, nous profitons de ce jour pour exprimer également notre solidarité aux chômeur-euse-s et précaires où qu'ils luttent dans le monde, notamment aux enseignant-e-s contractuel-le-s algérien-ne-s qui subissent eux aussi un régime répressif ; aux enseignant-e-s stagiaires marocain-e-s ; aux chômeur-e-s tunisien-ne-s toujours en lutte, et aux lycéen-ne-s, étudiant-e-s, salarié-e-s, chômeur-euse-s, retraité-e-s qui se mobilisent contre la destruction du droit du travail en France, se font matraquer, gazer, flashballer, interpeller, condamner pour avoir manifester.
Ce lundi 16 mai 2016 à partir de 17h30, nous tenons une table à la place de la République à Paris, aux côtés du mouvement social et de Nuit Debout, pour informer sur la situation des chômeur-euse-s au Sud de la Méditerranée, la politique répressive au Maroc, discuter les possibles convergences de lutte et exprimer notre solidarité aux camarades en lutte ici et là bas.
A Rabat et Casablanca le 15 mai 2016 des rassemblements Nuit Debout ont eu lieu à l'appel du mouvement du 20 février et en solidarité à la mobilisation en France et contre les violences policères !
Le capitalisme et la répression n'ont pas de frontières,
la solidarité internationale non plus !
La Confédération Nationale du Travail (CNT - France).
L'Association Marocaine des Droits Humains Paris/Ile-de-france (AMDH-Paris/IDF).
Contacts :
Secrétariat International de la CNT-F : international cnt-f.org
AMDH Paris / Ile de France : amdh.paris gmail.com , www.amdhparis.org
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